Opinions

  Articles de presse  

 Les opinions suivantes sont indiquées à titre informatif et ne reflètent 

pas nécessairement de la vision de SOS OVNI Belgique.

Opinions d'Igor et G. Bogdanov sur un contact  E.T.

En avril dernier, des chercheurs de la NASA affirmaient que des extraterrestres pouvaient nous observer, et envahiraient la Terre si nous n'étions pas écolo. Pour les frères Bogdanov, il s'agit d'une "escroquerie scientifique" qui joue sur des fantasmes. (Réponse au rapport «Est-ce que le contact avec des extraterrestres serait bénéfique ou mauvais pour l’humanité? Analyse des différents scénarios» ci-dessous)

Quelle pourrait être la nature d’un contact éventuel entre une civilisation extraterrestre et la nôtre ? On le sait, cette question a donné lieu à d’innombrables scénarios de science-fiction, en particulier durant les années 30/40, période particulièrement fertile que les spécialistes un brin nostalgiques appellent "l’Âge d’Or" : les visiteurs de l’espace y étaient presque toujours présentés comme de dangereux envahisseurs dont la seule obsession consistait à détruire l’humanité.

 Or tout récemment, ce scénario vient de ressurgir non pas sous la plume d’écrivains de SF mais, de manière pour le moins inattendue, dans les laboratoires : un groupe de scientifiques de l’Université de Pennsylvanie affiliés à la NASA affirme le plus sérieusement du monde que parmi les trois scénarios possibles qui pourraient résulter d’un contact avec une civilisation étrangère, celui de la destruction de l’humanité serait le plus vraisemblable.

 Une théorie de l'absurde ?

 Autant le dire tout de suite : une telle hypothèse nous semble non seulement absurde mais relève même, à la marge, d’une forme insidieuse d’escroquerie scientifique.

 La publication de telles idées dans des journaux scientifiques sérieux apparaît peu justifiable par des individus qui se prétendent appartenir au monde de la recherche. À quoi bon agiter, avec la plus grande application, la menace d’une destruction de la Terre par une civilisation plus avancée que la nôtre ? Les auteurs de ce scénario-catastrophe ignorent-ils qu’une telle hypothèse viole, pour commencer, les contraintes les plus élémentaires imposées par les distances colossales qui nous séparent des autres systèmes planétaires ? Les étoiles sont loin. Très loin.

 Ceux qui ont allègrement imaginé diverses formes de contacts entre "eux" et "nous" se sont-ils seulement demandés par quels moyens les envahisseurs pourraient bien nous menacer ? Soyons sérieux !

 Une question de chiffres et de galaxies

 Une année-lumière représente à peu près 9 mille milliards de kilomètres. Le plus proche système planétaire, celui d’Alpha du Centaure, se trouve à 4,2 années lumière, c’est à dire à plus de 40.000 milliards de kilomètres. Quand on sait qu’il faudrait plus de vingt mille ans à un vaisseau "classique" voyageant, disons, à une vitesse de 100.000 kms/h pour s’y rendre, on ne peut que s’interroger sur le bien fondé des "hypothèses" formulées par nos soi-disant scientifiques.

 S’ils versent dans la science-fiction, qu’ils le disent franchement. Mais dans ce cas, qu’ils publient leurs romans dans les bonnes revues du genre, pas dans les journaux scientifiques à comités de lecture réduits. Se rappellent-ils seulement qu’il faudrait environ un demi-milliard d’années à notre vaisseau "classique" pour traverser notre galaxie, la Voie Lactée, qui mesure 100.000 années-lumière de part en part ?

 Et que dire des dix milliards d’années nécessaires pour atteindre, toujours avec des moyens classiques, la galaxie pourtant "voisine" d’Andromède située à 2,2 millions d’années-lumière ? Nos "chercheurs" ont-ils songé à l’hyper-espace ? Ou à quelques autres "raccourcis" chers aux auteurs de SF grâce auxquels leurs héros peuvent se rendre instantanément à l’autre bout de la galaxie ? Peut-être.

 Voyager dans l'espace signifie une civilisation bien plus avancée

 Mais alors, ils auraient au moins pu accorder le bénéfice de la sagesse à ceux qui auraient réussi à maîtriser une telle technologie : une civilisation capable de voyager dans l’hyper-espace aurait atteint – c’est le moins qu’on puisse dire ! – un tel degré d’évolution qu’on a du mal à concevoir qu’elle puisse "encore" être animée du désir d’exterminer d’autres formes d’intelligence.

 Même si une telle hypothèse est extrêmement spéculative, il nous semble plausible qu’une civilisation – pourquoi pas la nôtre ? – puisse atteindre les étoiles lointaines grâce aux "ponts d’Einstein-Rosen" dont la métrique euclidienne autorise, théoriquement, des transferts instantanés d’un point à un autre de l’espace.

 S’ils parvenaient à maîtriser une telle technologie, conscients de l’immensité de l’Univers et de son évolution, ces "rois des étoiles" auraient alors bien d’autres objectifs que celui de détruire une planète aussi insignifiante que la nôtre. Ils se contenteraient tout au plus (et encore !) de l’observer de loin, sans jamais s’y rendre ni interférer avec elle, un peu comme nous le faisons avec les dernières tribus Amazoniennes.

 Prétendre, comme le font nos soi-disant "chercheurs", que notre civilisation pourrait représenter un quelconque "danger" pour ces lointains maîtres de l’espace jusqu’à leur donner l’idée de la détruire, là est la véritable escroquerie.

 Une thèse plausible : d'autres formes de vies, ailleurs

 Depuis sa naissance, il y a 13,7 milliards d’années, l’Univers est devenu de plus en plus complexe. Cette formidable "aventure de la complexité" dont parlent volontiers nombre de physiciens ou d’astrophysiciens, a conduit la première "soupe de quarks" puis les premiers nuages primitifs d’hydrogène à s’organiser de manière telle qu’un jour la vie a fini par émerger de la matière pour prendre conscience d’elle-même et de l’Univers qui l’entoure.

 Que s’est-il passé, depuis le Big Bang, depuis la première étincelle, les premières nébuleuses de gaz, les premières galaxies et les premiers soleils pour que la conscience s’allume probablement partout, sur les milliards de milliards de planètes disséminées dans les innombrables galaxies ?

 Pour quelle "raison" l'Univers semble-t-il destiné à produire de la vie ? Et aurons nous la chance, un jour, de prendre contact avec ces autres formes d’intelligence qui peuplent l’immensité ? Comment vaincre l’immense gouffre des distances qui nous sépare des étoiles ? et a fortiori, des autres galaxies ?

 Telles sont les vraies questions que doit se poser le scientifique. Et certainement pas, comme ceux qui abusent l’opinion et trompent la confiance du public, en agitant des idées qui relèvent des scénarios les plus médiocres imaginés par un Ron Hubbard dans Terre, Champs de Bataille !

 L’objectif de la vraie science ne consiste pas, au gré de certains esprits obscurantistes, à créer des peurs stupides et inutiles mais, comme le disait Voltaire en son temps, à "enchanter les âmes face à l’inconnu".

I & G Bogdanov

Le Nouvel Observateur 19/9/2011 (Article paru sous le titre "Qui a peur des extraterrestres" ?)


Opinions de scientifiques de la NASA sur un éventuel contact ET

Des scientifiques de la NASA pensent que les extraterrestres seraient enclins à nous exterminer s’ils nous trouvaient, en raison du développement avancé de notre civilisation et du sort que l’on réserve à notre planète, selon le quotidien anglais The Guardian.

Dans un rapport publié en avril dernier («Est-ce que le contact avec des extraterrestres serait bénéfique ou mauvais pour l’humanité? Analyse des différents scénarios»), des chercheurs de la NASA, de l’université de Pennsylvanie, expliquent que si des petits «aliens verts» observaient en ce moment les changements dans l’atmosphère terrestre et la quantité de CO2 que nous émettons, ils se diraient que nous avons perdu le contrôle et que nous constituons une menace pour d’autres civilisations.

Dans ce rapport, ils distinguent trois types de «prise de contact» avec d’éventuels extraterrestres. D’abord, une prise de contact bénéfique, dans la mesure où la découverte d’une vie extraterrestre marquerait le début d’une grande coopération interplanétaire et accélérerait la marche du progrès.

Ils envisagent aussi une «prise de contact» neutre: les extraterrestres sont trop différents de nous, aucune communication n’est possible et par conséquent aucune coopération ne se met en place.

Enfin, la troisième prise de contact possible serait mauvaise pour l’humanité. Outre le fait que les extraterrestres peuvent vouloir nous manger, ou encore nous transformer en esclaves, le rapport souligne qu’ils peuvent aussi nous transmettre involontairement des maladies, ou pratiquer des expériences physiques qui rendent notre galaxie inhabitable.

Les auteurs avancent même que l’humanité pourrait constituer une menace, et que dans le scénario le plus extrême, les extraterrestres décideraient alors d’en finir avec «les humains»:

«Une attaque préventive est très probable dans les premières phases de notre expansion parce que notre civilisation va devenir de plus en plus dure à détruire. L’humanité peut maintenant entrer dans une phase de rapide expansion facilement détectable par des extra-terrestres, car notre développement modifie la composition de l’atmosphère.»

Ainsi, selon les auteurs du rapport, est-il essentiel de «limiter notre croissance et de réduire notre impact sur les écosystèmes». Ils notent aussi qu'il est assez imprudent d'envoyer plein de messages contenant des informations sur notre constitution biologique dans l'univers avec l'espoir d'obtenir une réponse: il faudrait se contenter d'envoyer des codes mathématiques «avant d'avoir une meilleure idée du genre d'extraterrestres auquel on devra faire face».

 Néanmoins, comme le rappelle  l'article de Discovery News, il faut bien garder à l'esprit que cette typologie des «prises de contact» est très anthropocentrique et que toute étude sur les extraterrestres ne peut reposer pour l'instant que sur des expériences humaines.

Slate.fr 19/8/2011 (Article paru sous le titre "Les extraterrestres pourraient nous détruire si nous ne sommes pas plus écolos" )

Télécharcher le rapport original en anglais format pdf

"Would Contact with Extraterrestrials Benefit or Harm Humanity? A Scenario Analysis"

par Seth D. Baum,1 Jacob D. Haqq-Misra,2 & Shawn D. Domagal-Goldman3
1. Department of Geography, Pennsylvania State University. E-mail: sbaum@psu.edu
2. Department of Meteorology, Pennsylvania State University
3. NASA Planetary Science Division

 




 

Chercher des extraterrestres… sur Terre ?

Après 50 ans à tendre l’oreille vers l’espace, dans l’espoir jusqu’ici vain de capter un signal radio qui trahirait la présence d’une civilisation extraterrestre, peut-être le temps est-il venu d’envisager une nouvelle approche — sans pour autant abandonner la première. C’est pourquoi dans le dernier numéro de la revue Acta Astronautica, le physicien de l’université Arizona State Paul Davies, figure bien connue dans la recherche de vie extraterrestre, propose de tourner notre attention vers… le plancher des vaches.

Non, pas le très lointain plancher des vaches violettes à trois queues et six pattes, que l’on trait en leur tirant les antennes. «Notre» plancher des vaches, celui des Holstein et compagnie. La Terre, quoi.

M. Davies fait valoir que si une civilisation E.T. a déjà visité la Terre, elle l’a peut-être habité temporairement pour en extraire quelque ressource. Et cette activité peut avoir laissé des traces. Par exemple, s’ils ont ceusé le sol pour obtenir de l’uranium il y a, disons, quelques dizaines de milliers d’années, les rejets miniers générés par cette activité seraient un signe patent d’une visite extraterrestre passée.

Comme le montre cet article du New Scientist, l’idée a ses détracteurs, certains la qualifiant même de «foireuse» (bullshit). Et, déférence gardée envers M. Davies, j’en suis. On me corrigera si je me trompe, mais il me semble que c’est en plein le genre d’entreprise qui, sauf si l’on tombe sur une preuve improbable comme une terril radioactif, risque de déboucher sur un paquet d’indices «possibles» et de faits non concluants. Ce motif dans la roche est-il naturel ? Cette paroi de grotte n’est-elle pas trop droite ?

Ce n’est certainement pas cela que M. Davies a en tête, mais dans ce genre de projet, hormis un coup de chance providentiel menant à la découverte d’une vraie preuve, c’est l’interprétation des signaux potentiels qui risque de faire foi de tout — ce qui mènera vraisemblablement à une tonne de «peut-être».

Et c’est sans compter le fait que la Terre est un très, très petit endroit comparé aux espaces que  ratissent les antennes radio de SETI… À vue de nez, nos chances de trouver E.T. sont meilleures dans l’espace qu’ici.


La Presse.ca 9/9/2011